QU’EST-CE QUE C’EST ?
Le phlegmon de la gaine d’un tendon fléchisseur correspond à la constitution d’une poche de pus dans l’espace clos et virtuel que représente la gaine synoviale qui permet au tendon fléchisseur de coulisser correctement. Ces gaines synoviales sont situées au niveau du doigt et de la paume pour l’index, le majeur et l’annulaire. Au niveau du pouce et de l’auriculaire, la gaine remonte jusqu’au niveau du poignet.
Le plus souvent, la suppuration fait suite à une piqûre souillée (épine, aiguille à coudre…) qui peut passer totalement inaperçue au départ et ne laisser pratiquement aucune trace sur la peau.
Au début de l’infection, le phlegmon des fléchisseurs se révèle par une douleur d’apparition progressive, volontiers nocturne et pulsatile, insomniante, qui s’accompagne d’une demi-flexion spontanée du doigt atteint. En surface, on ne devine pas, à ce stade, de signe de suppuration au niveau de la peau.
Deux manœuvres douloureuses sont caractéristiques de cette affection :
– La tentative de mise en extension du doigt provoque une douleur très vive.
– La palpation de l’extrémité de la gaine du fléchisseur la plus proche du poignet également.
A ce stade, les examens complémentaires sont peu démonstratifs (la formule sanguine montre une légère augmentation des globules blancs et de la vitesse de sédimentation) et le diagnostic reste clinique. L’échographie peut objectiver un peu de liquide dans la gaine du fléchisseur, mais ce n’est pas forcément caractéristique. Les signes généraux (fièvre et température) sont encore assez modérés.
L’évolution spontanée se fait vers une aggravation des signes avec une importante augmentation de volume du doigt, puis de la main et des doigts voisins, une température qui ne fait qu’augmenter et des signes locorégionaux sous forme de traînées rouges (lymphangite) au niveau du membre supérieur, avec apparition éventuelle de ganglion au niveau du creux de l’aisselle. A ce stade, l’évolution est jugée déjà grave et le tendon fléchisseur est en grand danger.
C’est pourquoi le traitement d’un phlegmon de tendon fléchisseur doit être chirurgical et le plus précoce possible.